Merci pour les nombreux messages reçus et vos encouragements.

1- Dimanche 12 mai 2024 - Au revoir Ouarzazate

Aidé d'Ahmad, je remonte le vélo qui n'a reçu aucun dommage durant les vols. Vers 12h30, j'enfourche ma monture retrouvée. A côté du drapeau tricolore belge, Ahmad a attaché un drapeau marocain.

Quelques personnes me saluent. Certains klaxonnent. Je sors de la ville. La route est revêtue d'un asphalte impeccable ... "meilleur qu'en Allemagne" m'ont dit des motards allemands !  Vous en conclurez qu'il faudrait embaucher des sociétés marocaines pour réparer nos routes en Belgique ??

La plupart des taxis et de nombreuses voitures sont des "Dacia". J'ai expliqué à Ahmad l'origine roumaine de la Dacia, ancêtre de la Renault 12 des années 1970. Ces voitures montées actuellement au Maroc n'ont rien à  voir avec les Dacia roumaines de l'époque Ceausescu ni avec l'est-allemande Traban repérable au moteur et son bruit d'essoreuse.

Première halte à 17 h le dimanche 12 mai dans la ville de Skoura, une palmeraie de 25 km2. Un repas "tagines poulet" avant de poursuivre ma route à la recherche d'un endroit pour bivouaquer, ce qui est possible au vu de la température élevée qui règne dans cette région.

2- Première nuit sous tente

Pour la première nuit sous tente, je choisi un coin discret en hauteur non visible de la route. Pour monter la tente, je dois affronter un vent  terrible. Je leste la tente avec de grosses pierres ... ce n'est pas cela qui manque ici. Le début de la nuit est chaud mais cela va se rafraîchir au p'tit matin.

3-  Lundi 13 et mardi 14 mai 2024 - En route vers la vallée des roses

Une très ancienne Kasbah

Levé à 5h30, j'enfourche le vélo à 7h30 après  avoir assisté au lever du soleil. Un premier col de 1.370 mètres grimpé sans la moindre difficulté ... car je suis sur de l'asphalte (marocain !). A 14h, j'arrive à El Kalaa N'Gouma. Vue splendide sur la ville. Je demande mon chemin pour ne pas louper la vallée des roses. Des enfants vendent de l'artisanat confectionné avec des roses. Des dames récoltent les fleurs pour faire du parfum. Un médecin s'arrête... Il m'invite chez lui : il reçoit des stagiaires médecins de l'université de Liège.

Ces dames récoltent les roses en vue de faire du parfum

Oui, je suis bien dans la vallée des Roses

La montée est assez raide ... le "Da Silva" est toujours trop chargé (mon péché mignon) !  Vers 18h, j'opte pour un coin tranquille dans la vallée des roses. Pas de perturbation durant la nuit et au p'tit matin, je démarre à 7h pour bénéficier des heures supportables avant que le soleil ne tape trop fort. J'ai préalablement réduit le poids des bagages en cachant une partie des vêtements prévus pour la haute montagne dans un tas de pierres. Je récupérerai cela au retour ... gants, cagoule, poêle pour cuisiner ... pas absolument nécessaire ou utile pour l'instant !

4- Deux nuits dans un "écolodge" très sympa !

Avant d'arriver à Alemdoune chez les amis de mon amie Michèle Hicorne ("la féminine" des 4 membres de l'équipe "Pas-lestine" de l'Oxfam Trail Walker 2013-2014 avec André Verlaine, moi-même et notre regretté Marcel Haulot trop tôt décédé en 2021),  j'arrive à l'écolodge situé à deux pas de la vallée d'Agouti.  Dans le village, on m'a déjà offert "le" thé marocain deux fois : l'instituteur à qui je demandais la route et les hommes présents dans une tente venant d'être montée en vue des funérailles d'un jeune habitant originaire du village décédé dans le nord du pays.

Yassin, qui m'accueille m'offre une chambre pour deux nuits ... au lieu du jardin où je pensais monter la tente. Une bonne douche suivi du "thé" bien sûr (pas sur mais bien sucré) et le repas : une délicieuse pizza berbère ... rien à voir avec notre insignifiante "fast food" américanisée (avant que celle-ci ne soit chinisée  !)

L'après-midi, après une courte mais récupérante sieste, je me rends dans les gorges d'Agouti aux couleurs merveilleusement éclairées par un soleil déjà moins fort. Peu de personnes rencontrées : un berger dont les chèvres broutent les arbustes dont certains ornés des fameuses roses qui ont donné le nom à la région. Quelques Vttistes s'évertuent à passer par des endroits plus tôt adaptés à de la randonnée. Mais bon tant que ce n'est pas des motards ou des quads...!

5- Mercredi 15 mai 2024 - visite commentée du village

Après le délicieux repas du mardi soir - cuisine berbère - composé d'une succulente tajine poulet citron, la musique berbère réunit un groupe de randonneurs français (composée d'un homme et d'une dizaine de femmes), un jeune couple français, Antoine et Fanny, habitant Arith, un petit village savoyard à 30 km d'Annecy, en recherche de culture et mode de vie berbère, nous passons une nuit calme dans ces montagnes marocaines.

Ce mercredi matin, avec Yassin comme guide nous faisons connaissance avec le village. Sur le plan de l'agriculture avec des parcelles et un système d'irrigation permettant un accès équitable aux différentes familles du village. L'eau devient de plus en plus rare suite au changement climatique et la raréfaction des pluies (rarement seulement durant quelques minutes). Les montagnes ainsi privées de cet or bleu ne parviennent plus à alimenter les nappes phréatiques. Le chef du village veille et intervient en cas de conflit.

Nous traversons différents villages avec écoles maternelles, primaires et même un lycée régional. L'enseignement est entièrement gratuit.

La Kasbah est toujours construite au point le plus élevé du village

Après la visite d'une très ancienne kasbah, Yassin nous détaille l'historique de ce lieu central du village avec les différentes fonctions de cette "forteresse" habitée jusqu'à la fin du 18ème siècle. Dans l'antique cuisine au plafond encore noirci par les fumées, des chèvres ont élu domicile ! A côté de cette imposante construction, il y avait un grenier communautaire - véritable banque - où les habitants du village disposaient d'un local sécurisé où chaque famille entreposait réserves de nourriture, valeurs monétaires, etc.

Après un repos mérité l'après-midi, un délicieux couscous nous attend. Saveurs qui réjouissent nos papilles avant de quitter ces si gentilles personnes qui nous ont accueillis.

6. Retour vers la vallée du Dadès

Après deux nuits et près de deux jours de repos mais aussi de rencontres, je repars vers le Sud par la même route, sinueuse et escarpées qu'à l'aller. Je quitte Yassin et ses amis. Je retrouverai sa famille dans la vallée  heureuse.

Mais avant de remonter sur mon vélo qui a bénéficié  d'une journée de repos, Yassin me renseigne un raccourci partant du village de Bou Thara vers Ait-Youl dans la vallée du Dadès (pour celles et ceux qui veulent me suivre sur Google Maps). Antoine et Fanny sont passés par cette vallée et m'ont renseigné un itinéraire très intéressant vers la Vallée Heureuse en passant par la ville d'Imitchil et la fameuse « cathédrale » (un énorme rocher visible de loin). Routes un peu cabossées, voir des pistes mais assurant des paysages splendides.

Compte tenu de cela, le prochain message vous sera vraisemblablement envoyé dans un nombre de jours encore inconnu à ce moment car dépendant des aléas de la route, de la chaleur, de l'accès à l'eau, etc.

Ceci dit ... à la prochaine.

Signé Léon, le transatlassien, pas encore trop fatigué ...!

Mes excuses pour les fautes et les accents erronés... c'est la faute - pas à Voltaire - mais à mon Smartphone qui par ailleurs me permet de communiquer par WhatsApp 

Nous vous offrons notre sourire

Je vous regarde d'un oeil !

Bien sûr que vous pouvez voir nos sourires et nos (beaux) yeux !